Des représentants de Nicolás Maduro et de Juan Guaido doivent, sous l’égide de la Norvège, se retrouver à La Barbade pour évoquer une sortie de crise.
Des négociations pourront-elles aboutir à une solution pacifique ? L’opposition vénézuélienne regroupée autour de Juan Guaido et le gouvernement de Nicolás Maduro vont reprendre le dialogue cette semaine sur l’île caribéenne de La Barbade à l’occasion d’un troisième round de pourparlers entamés en mai à Oslo pour tenter de sortir le Venezuela de la crise politique.
La semaine dernière, pourtant, Juan Guaido avait écarté de nouvelles négociations après la mort en détention, des suites de tortures probablement, du capitaine de corvette Rafael Acosta Arevalo. Le soldat était accusé par le gouvernement d’avoir voulu participer à une « tentative de coup d’Etat » déjouée.
« Mettre fin aux souffrances des Vénézuéliens »
C’est pourquoi Juan Guaido a eu des mots peu diplomates : cette réunion avec « des représentants du régime usurpateur » devra servir à « établir une négociation en vue de sortir de la dictature », a déclaré dans un communiqué le président autoproclamé, reconnu par une cinquantaine de pays dont la France et les Etats-Unis.
Vendredi, Guaido avait même assuré qu’il n’y avait pas de bon moment pour négocier « avec des kidnappeurs, des violeurs des droits humains et une dictature ».
Mais « nous ne disposons pas d’un temps infini, chaque jour la situation empire », écrit-il ce dimanche, il faut « mettre fin aux souffrances des Vénézuéliens ».
Une crise économique et humanitaire sans précédent assomme le Venezuela depuis plusieurs années ; les pénuries de médicaments et d’essence se multiplient et un quart de la population a besoin d’une aide humanitaire d’urgence, selon le dernier rapport de l’ONU, l’an dernier l’inflation a atteint 130 060 %.
De fait, la crise politique a explosé en janvier, quand le jeune président de l’Assemblée nationale a invoqué la Constitution pour s’autoproclamer président par intérim, demandant à Nicolás Maduro, réélu pour un deuxième mandat lors d’un scrutin contesté, de céder sa place.