Ce dimanche 9 juin 2019 une foule immense a gagné les rues de la capitale pour exiger la démission du président Jovenel Moïse. Le président est épinglé dans les deux rapports de la Cour des Comptes sur le gaspillage des fonds de Pétrocaribe. Les manifestants estiment qu’il doit impérativement quitter le pouvoir pour se mettre à la disposition de la justice.
Les manifestants chantaient sur toute la route « ale w prale seksi oo, ale w prale seksi oo ». Extrait de la Chanson carnavalesque du sénateur Antonio Cheramy dit Don Kato, opposant farouche au président Moïse. « Vle pa vle fò l ale, vle pa vle fòk Jovenel ale »; « Kisa Jovenel te ye pou n pat ka voye l ale » des chansons temoignant qu’ils en ont marre de la gestion de « Nègre bannann nan » au pouvoir. Le président Jovenel Moïse n’est jamais en de si mauvaise posture depuis son arrivée à la tête du pays.
Des citoyens témoignent leur frustration
« Jovenel est bel et bien impliqué dans le dossier de Pétrocaribe, maintenant il n’a qu’une seule option : quitter rapidement le pouvoir et se mettre à la disposition de la justice » a avancé un jeune dans la vingtaine au micro de Haititweets. Plus loin un universitaire a poursuivi « Nous sommes sans espoir dans ce pays. Ils prennent toutes les ressources. Les jeunes sont obligés de laisser le pays. Nous nous sommes engagés dans cette bataille pour finir avec ce régime et mettre les bases pour une société plus juste«
Ils étaient des milliers d’individus de toute catégorie confondue qui ont foulé le macadam. Ils sont des étudiants, des professionnels, des chômeurs, des hommes d’affaires entre autres qui ont débuté la manifestation à Carrefour de l’aéroport en passant par Pétion-ville, Bourdon et Lalue pour terminer au Champ-de-Mars. Arrivés à destination les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène contre la foule. Ceci dans le but de les empêcher de passer devant le Palais national. Haititweets reviendra sur le bilan complet de cette journée.
Plus que le procès de Petrocaribe
En plus du procès de Petrocaribe, ces individus qui ont descendu dans les rues témoignent leur soif d’avoir une société axée sur la satisfaction des besoins de la population, sur la justice sociale et le progrès. Ils veulent mettre fin à la corruption, l’injustice et l’impunité qui gangrènent le pays dans la plus haute sphère de l’État. Depuis un certain temps le slogan « il faut changer ce système » est lancé.
Maudelin Gedney
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