Plus de huit jours après le massacre orchestré à Carrefour-Feuilles par le chef de gang « Ti Je » et trois jours après la mort de ce dernier, plusieurs dizaines habitants de ce quartier ont descendu dans la rue pour manifester leur colère contre l’État et contre Jean René Lochard, Député de la 2ème circonscription de Port-au-Prince. D’après les manifestants, le parlementaire était de mèche avec le chef de gang qui a travaillé pour son compte.
Ce jeudi 02 mai, une foule énervée, en colère, tristesse dans les visages a laissé Carrefour-Feuilles avec l’objectif de se rendre au niveau du palais national pour déposer leurs doléances. La Police a empêché aux protestataires d’attendre l’idéal. Ils ont rebroussé chemin et se sont rendus par devant le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique.
Sur toute la route, les manifestants ont lancé des propos hostiles à l’endroit du député Lochard. « Nous demandons l’arrestation immédiate du Député Lochard. « Ti je » travaillait pour lui. Il a l’habitude de le recevoir dans sa résidence privée. Nous ne voulons plus compter de morts« , scandaient-ils. Toutefois, au lendemain de la mort de ce chef de gang, le député Lochard a réagi à travers une station de radio de la capitale en niant toute relation avec ce bandit. « Je le connaissais même pas en photo » a fait savoir le député.
Les manifestations demandent justice et réparation. « Qu’allons-nous faire avec ces morts? lancent-t-ils aux responsables de l’État. L’État est le premier responsable de ces crimes odieux. Et les manifestants n’ont cessé de le répéter tout au long de leur parcours.
L’insécurité bat son plein sur toute l’étendue du territoire national particulièrement à Port-au-Prince. Quelques mois auparavant on a assisté à un massacre au niveau de La Saline, banlieue de Port-au-Prince où des organismes de droits humains ont fait état de plusieurs dizaines de personnes assassinées. Quelle a été la réponse de l’État ? Après, à Tokyo, encore zone de la capitale, plusieurs personnes ont perdu leur vie. Que faisait l’État? Rien jusqu’à présent.
Le marché de la Croix des bossales, espace qui symbolise un moment triste de l’époque coloniale, est sur le point de disparaître à cause de l’insécurité. Que fait l’État? L’État se monte toujours impuissant quant aux sorts cyniques des individus de la classe populaire. Va-t-il se mettre désormais en branle pour satisfaire aux revendications du peuple de Carrefour-Feuilles ?
Maudelin Gedney
A lire aussi : « Ti je » neutralisé : le DG-PNH motive ses troupes