Ce mardi 19 février 2019, le président de la République, Jovenel Moïse, a rencontré son prédécesseur, Jocelerme Privert, dans le but d’entamer un processus de dialogue afin de résorber cette crise qui secoue le pays. Cette crise s’est fomentée par une demande incessante des manifestations réclamant la démission du président en place.
Comment en est-on arrivé là ?
L’iceberg d’une grave crise sévit sur tout le pays depuis le 6 juillet 2018 lors de la tentative de l’administration Moïse-Lafontant pour augmenter les prix de l’essence à la pompe. Grâce à la colère populaire, le pouvoir a fait marche arrière. Et, le premier ministre d’alors, Jack Guy Lafontant, a été contraint de remettre sa démission au président de la République.
Cette crise s’est nourrie par le mouvement Pétrocaribechallenge, déclenché sur les réseaux sociaux en date du 14 août. Puis le 24 août on a assisté à son débordement dans les rues. Plusieurs mouvements ont eu lieu par la suite par de grandes manifestations. Jusqu’ici ceux qui revendiquent n’ont réclamé que de la justice en rapport des fonds de Pétrocaribe dilapidés.
Au début de l’année 2019 les prix des produits de premières nécessités ont commencé à grimper d’une vitesse incontrôlable. Parallèlement, la gourde a subi une chute phénoménale par rapport au dollar américain. La population est aux abois. Désormais, à la demande de justice sur les fonds dilapidés, elle ajoute la démission du président.
La population a du attendre l’anniversaire de la deuxième année du mandat présidentiel pour commencer à réclamer un changement radical dans l’appareil étatique. En effet, depuis le 7, jusqu’au 15 février 2019 des manifestations ont couvert plusieurs endroits du pays en réclamant la démission du président. Durant 9 jours, le pays est « lock » comme le veut l’expression de la situation.
La carte du président
Face à cette situation critique, le président joue la carte du dialogue. Il a invité l’organisation « Religions pour la paix » d’être le médiateur de ce dialogue pour résoudre la crise. L’organisation a refusé.
Dans ce cas de figure Jovenel Moïse a rencontré, l’ancien président provisoire, Jocelerme Privert, afin de définir les balises de ce dialogue national. Il aura à rencontrer également l’ancien président Jean Bertrand Aristide. Reste à déterminer si dans son agenda, il se promet de rencontrer l’ancien président Michel Joseph Martelly.
Maudelin Gedney