ANNIVERSAIRE COSMIQUE – En février 2018, Falcon Heavy, la fusée XXL de SpaceX, effectuait son premier vol, propulsant une voiture Tesla dans l’espace avec son bord un mannequin surnommé Starman. Un exploit un peu fou qui porte la griffe du richissime et fantasque fondateur de l’entreprise spatiale américaine, Elon Musk. Le cabriolet rouge vif poursuit actuellement son odyssée spatiale, au-delà de Mars.
Il y a tout juste un an, le 6 février 2018, le lanceur lourd Falcon Heavy de SpaceX effectuait son premier décollage, devenant la fusée la plus puissante depuis Saturn V qui envoya, le 16 juillet 1969, des Américains sur la Lune. Le vacarme pétaradant des vingt-sept moteurs Merlin répartis sur les trois propulseurs de la fusée s’allumant ensemble dans un nuage de gaz et de poussière était déjà impressionnant. Mais peut-être pas autant que les images époustouflantes d’une voiture électrique Tesla décapotable rouge, dans l’espace avec la Terre en toile de fond.
A bord de la belle cylindrée solidement harnachée à l’étage supérieur de la Falcon Heavy, un dénommé Starman : un mannequin factice affublé d’un scaphandre blanc et assis sur le siège conducteur, un bras au volant, l’autre accoudé à la portière. Des caméras, fixées à la carrosserie du roadster, avaient permis au public de suivre en direct son odyssée, du moins jusqu’à la coupure du signal. Les batteries de la voiture qui permettaient la diffusion des images vers la Terre ne devaient durer qu’une douzaine d’heures après le décollage.
Un an après, où se trouvent donc « Starman » et son bolide rouge vif ? Le roadster erre dans notre Système solaire. Il suit une trajectoire elliptique qui le mène pour l’instant au-delà de Mars. Début novembre, le cabriolet a en effet quitté l’orbite de la planète rouge et se trouve actuellement à quelque 364 millions de kilomètres de la Terre, si l’on en croit le site internet whereisroadster.com qui retranscrit son voyage en temps réel. Le roadster devrait encore effectuer quelques tours du Soleil – sa période orbitale est de 557 jours – avant de sombrer dans l’espace lointain.
Une étude de modélisation d’orbite, réalisée l’an dernier par des scientifiques, prédit que la voiture pourrait revenir en direction de la Terre, voire entrer en collision avec elle ou avec Vénus. Ils ont notamment procédé à une série de simulations informatiques permettant de suivre le trajet du roadster à travers le Système solaire durant les trois prochains millions d’années. D’après eux, il y a 6% de risques qu’il s’écrase un jour sur la Terre. Mais si tel est le cas, cela ne se produira pas avant un million d’années. Et il y aurait seulement 2,5% de risques pour qu’un impact avec Vénus ait lieu au cours de la même période.
Le prochain vol de la Falcon Heavy est quant à lui programmé le 7 mars prochain. Le lanceur lourd propulsera un satellite pour le compte de l’Arabie Saoudite. Ce sera l’occasion pour l’entreprise d’Elon Musk de réitérer sa tentative de faire revenir se poser en douceur le premier étage de l’engin et les deux propulseurs d’appoint, dans le but de les réutiliser.
Un défi technologique auquel personne ne croyait il y a encore quinze ans. Lors du premier vol d’essai, il y a un an, deux des trois propulseurs de la fusée étaient revenus se poser sur Terre. Mais le troisième, censé atterrir sur une plateforme en pleine mer, avait quant à lui loupé sa cible. Il avait percuté l’eau à la vitesse de 450 km/h, car l’un des moteurs ne s’était pas rallumé, avait indiqué SpaceX. Cette fois-ci sera peut-être la bonne.
LCI