Continuons à ouvrir nos yeux sur ce crime [qu’est la traite des personnes] et nos cœurs aux victimes. Me Maguy Florestal
Ce 25 Janvier 2019, le Chapitre Haïtien de l’Association Internationale des Femmes Juges (CHAIFEJ) a clôturé son projet de trois ans titré « combattons la traite des personnes en Haïti ».
Lors d’une cérémonie où se côtoient d’éminentes personnalités du pouvoir judiciaire et du monde juridique, des autorités Administratives et de la Police, des partenaires de la Société civile et des citoyens engagés, les yeux ont été grands ouverts sur le travail réalisé par les femmes Juges en Haïti, à propos de la Lutte Contre la Traite des Personnes.
Me Maguy Florestal, Directrice du Projet, qui a exprimé sa gratitude envers l’Association Internationale des Femmes Juges (IAWJ), le Département d’Etat Américain, les autorités judiciaires et administratives d’Haïti et des partenaires de la société civile ; a fait le tour des principales réalisations…
Un extrait de son discours de circonstance
« […] Nous voilà à la fin de trois années d’intenses travaux de formation, de sensibilisation et d’échanges dans le combat contre la traite des personnes en Haïti. Permettez-nous d’adresser à vous tous, au nom de l’IAWJ/ CHAIFEJ, nos sincères remerciements pour avoir répondu à l’invitation de ce jour.
Entre 2015-2018, toute une panoplie d’activités a été réalisée. 512 acteurs ont recu une formation de trois jours à travers 19 séances de formation; 20 caravanes de sensibilisation ont parcouru le pays.
A cela s’ajoutent une journée de formation à l’intention des journalistes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, une journée de formation au profit des étudiants en droit. Sans compter les activités de sensibilisation dans les écoles, les églises, les marchés publics dans les zones frontalières.
In fine, des milliers d’haïtiens sont touchés de la question à travers des émissions de télévision, la radio, les réseaux sociaux, la distribution de pamphlets et de trois mille (3000) copies de la loi de 2014 portant sur la lutte contre la traite des Personnes donnés gracieusement par l’Institut du Bien-Etre-Social et de Recherches (IBESR).
Tout ceci a entrainé :
- Une prise de conscience chez les magistrats pour appliquer la loi sur la lutte contre la traite des personnes ; une vingtaine de cas en traitement, dont 6 jugements ont été rendus
- Une vigilance accrue des policiers et une meilleure harmonie entre policiers et magistrats dans le traitement de ces dossiers.
- Un changement de mentalité dans la population avec pour conséquence une nette diminution des enfants en domesticité.
En somme, des progrès considérables ont été accomplis. Par contre, la lutte est loin d’être terminée. Les trafiquants ne sommeillent pas. Ils développent à chaque instant de nouvelles stratégies. Nous devons nous unir davantage pour les contrecarrer et éradiquer définitivement ce phénomène. […].
Une société plus égalitaire ne peut se construire que quand les droits humains sont respectés. Travailler pour éliminer la traite des Personnes s’inscrit donc dans une logique incontestable et dans l’intérêt général. Œuvrer dans cette direction promeut un meilleur équilibre et d’avantage d’harmonie au sein de la société.
Continuons à ouvrir nos yeux sur ce crime et nos cœurs aux victimes. »
Pour ce qu’il est des remerciements
Lors de cette cérémonie des plaques d’honneur et des certificats ont été décernés à plus d’une centaine de personnes ayant contribué au succès de ce projet. On y comptait des juges, des doyens de tribunaux, des avocats, des citoyens….
Des remerciements spécifiques ont été adressés à « l’Association Internationale des Femmes Juges (IAWJ) et le département d’Etat Américain pour avoir supporté financièrement ce projet. [Ceci particulièrement, à] Lisa Davis, Anne Goldstein et Jane Charles-Voltaire qui ont consentis […] d’énormes sacrifices.» avait souligné Magguy Florestal.
Elle a aussi fait un clin d’œil au « Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire qui a toujours autorisé le déplacement des magistrats aux séances de formation ». Ce qu’elle a orienté sur le coup vers « la Directrice Exécutive et comité du CHAIFEJ » les « formatrices et animatrices, les membres et les membres supporteurs du CHAIFEJ, les participants [aux activités] » pour l’’engagement démontré.
La Directrice du Projet a aussi exprimé sa « reconnaissance » et remerciements auprès de différents partenaires dont l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherches, le Comité National de Lutte Contre la Traite des Personnes, l’OIM, la MINUJUSTH, LUMOS et les Organisations de défense des Droits Humains…
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