On est en Mai 2018. Haïti salue la réélection de Maduro. A l’occasion de l’Investiture de ce dernier – Janvier 2019-Haïti juge son pouvoir illégitime. Pour plus d’un, une nouvelle expression d’un leadership peu convaincant de Jovenel Moise à la tête de l’Etat…
Certains diront que la diplomatie est souvent une question de contexte, d’autres diront qu’elle tient du fil de l’histoire. Pour les uns et pour les autres, l’incohérence peut entrainer de vastes conséquences quand on choisit de passer à côté des valeurs qui fondent son propre Etat et d’une amitié qui a réhabilité Haïti en Amérique Latine durant ces 10 dernières années.
Jovenel Moise, a-t-il été menacé ou a-t-il été reconnaissant ?
Le vote de la honte d’Haïti contre le Vénézuela, est-ce un dernier coup de dé diplomatique pour Jovenel Moise ? Voudrait-il être reconnaissant envers une partie de la communauté internationale qui a supporté son pouvoir entre juillet et novembre 2018; et qu’il espère conserver la bonne grâce en 2019 ? Encore que la jeunesse ne lâchera rien et que le Président tarde à montrer des signaux clairs pour la nécessaire reddition de comptes quant à la gestion des fonds Petrocaribe. Ne se tire-t-il pas une balle au pied?
Le Président Jovenel Moise, qui ne sera pas de tout repos en cette nouvelle année avec aussi bien un risque important d’être de plus en plus fragilisé dans son pouvoir, a-t-il fait le choix de la raison ? N’est-ce pas Jovenel Moise qui a soutenu récemment qu’ « Haïti a beaucoup de choses à gagner », dans sa coopération avec le Venezuela; [une coopération], a-t-il souligné, qui a la « possibilité de mettre Haïti sur les rails du développement. » ?
Qu’est-ce qu’on a donc promis, ou n’a pas promis à Jovenel Moise ? A-t-il été libre de choisir ou de ne pas choisir son camp ? D’où vient cette décision et à quel prix ? S’il est vrai que les Etats n’ont pas d’amis mais que des intérêts ; aujourd’hui, on se demande si les intérêts d’Haïti est de refroidir ou tout simplement de casser les liens avec le Venezuela. Qu’est ce qui explique que le « destin commun bicentenaire » d’Haïti et le Venezuela puisse s’effriter en moins de 8 mois ?
Tout porte à croire qu’Haïti ne gagnera rien dans cette bourde diplomatique. Peut-être bien un homme, un gouvernement et/ou des amis grondeurs d’Haïti… Pour prendre une telle décision d’Etat aussi drastique, soit qu’on est menacé, soit qu’on se protège.
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