Un groupe de chercheurs de l’Institut Pasteur a réussi à trouver une vulnérabilité dans les cellules « réservoirs » du VIH. Ce progrès scientifique est une grande avancée dans la lutte pour combattre cette maladie. Ainsi, les patients ne seront plus obligés de suivre un traitement à vie.
D’après une étude qui a été publiée dans la revue CELL METABOLISM, « les traitements actuels contre le VIH sont à prendre à vie ». Car, les antirétroviraux n’arrivaient pas à repousser les viviers du virus demeurés dans les cellules immunitaires. Désormais l’Institut Pasteur a découvert la faiblesse des cellules réservoirs et le médicament à vie ne serait plus de mise.
Le chef d’équipe de cette étude, Asier Saez-Cirion, raconte que « Les antirétroviraux vont bloquer le virus, ils vont agir contre le virus et sa multiplication mais ils ne peuvent pas éliminer les cellules infectées. Là, avec notre travail, il s’agit de caractériser les cellules infectées pour pouvoir cibler les cellules et les éliminer de l’organisme infecté par le VIH ».
Le mécanisme pour immobiliser l’infection
Le groupe de chercheurs de l’Institut Pasteur a trouvé les propriétés des cellules immunitaires (lymphocytes TCD4), principales cibles du virus. Les cellules à grande activité métabolique sont visées par le VIH. En effet, « le virus détourne l’énergie et les produits fournis par les cellules pour se multiplier ».
Ce désir du virus constitue une faiblesse qui pourrait être utilisée pour détruire les cellules réservoirs. Les chercheurs ont parvenu sur des cultures de cellules à arrêter l’infection par l’intermédiaire des molécules inhibitrices du travail métabolique déjà employé en cancérologie.
Asier Saez-Cirion poursuit dans ses explications pour dire qu’ « on a vu dans notre travail que les cellules qui s’infectent par le VIH ont des caractéristiques d’un point de vue énergétique qui ressemblent aux cellules tumorales, donc on pourra utiliser les mêmes types d’outils ».
En route vers une diminution des symptômes de la maladie pour les patients
Selon le chercheur, la prochaine phase pour le groupe de Pasteur va être à « identifier les molécules qui nous donnent un effet optimal, après il faut des essais précliniques dans des modèles et en utilisant l’expérience en cours sur les essais cliniques dans le traitement de certains cancers pour choisir des molécules qui soient tolérables par le patient et efficaces ».
Ces recherches constituent un chemin possible vers la diminution de la maladie pour les patients grâce à la destruction des cellules réservoirs. Asier Saez-Cirion expliqu’« il faudra sans doute quelques années avant qu’on puisse commencer à vraiment tester ces approches dans un vrai essai clinique de phase 3 qui pourrait nous donner un résultat sur l’efficacité ».
Avec AFP
Jean Eugène JACQUES