Le lundi 19 novembre 2018, L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a rendu public le dernier rapport sur le paludisme. Le nombre de cas des deux dernières années écoulées reste quasi-immobile.
Selon le dernier chiffre publié par l’OMS, le nombre de cas dénombrés entre 2016 et 2017, restent presque le même. En effet, en 2016, 217 millions de cas ont été enregistrés et 219 millions en 2017. La crainte se fait sentir au sein de l’OMS. « Avec la stagnation des progrès, nous risquons de dilapider des années de travail », déplore le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les pays africains sont particulièrement les plus touchés par le paludisme. Dix des onze pays qui concentrent plus de 70% des cas recensés, sont des pays africains. Dans ce groupe on retrouve le Burkina Faso, le Cameroun, le Ghana, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo et la Tanzanie. Ces dix pays accumulent à eux seuls 150 millions de cas et 275 000 de décès.
Pascal Ringwald explique la source du problème
« On l’explique car dans ces pays, tout le monde n’a pas totalement accès aux soins. Il n’y a que la moitié de la population qui dort sous moustiquaire, il n’y a qu’une femme sur cinq qui reçoit les trois doses de médicaments qui peuvent prévenir le paludisme au cours de la grossesse et il n’y a que la moitié des enfants fiévreux qui sont conduits dans des consultations auprès de personnel médical qualifié », souligne le docteur Pascal Ringwald, coordonnateur de l’unité de résistance au département du paludisme à l’OMS.
Combattre le paludisme : Un peu d’espoir quand même
Malgré l’observation troublante, mais des progrès se sont enregistrés à l’échelle mondiale au niveau du nombre de pays qui combat le paludisme. En effet, actuellement seulement 46 combattent encore contre cette maladie. En Amérique, seul le Paraguay est exempt par l’OMS et en Afrique les pays comme le Rwanda et l’Éthiopie se sortent heureusement bien de cette situation.
Pour pallier à ce problème, l’OMS compte mettre en œuvre de nouvelle stratégie d’action, pour mieux coordonner la réponse. Ce plan est dénommé « un impact fort pour un fardeau majeur ». Au nom de l’organisation, Pascal Ringwald a déclaré que « Nous allons travailler avec ces dix pays africains les plus touchés pour améliorer la situation ».
Plus loin, il explique qu’« il faudra être plus stratégiques, être à même de connaitre la situation du paludisme, savoir où se trouvent les foyers d’infections, faire remonter des informations beaucoup plus précises, pour mieux circonscrire et utiliser les meilleurs outils possibles dans ces pays ».
Jean Eugène Jacques
Avec RFI