Le message à la nation du Président de la République a été diffusé sur les antennes de la Télévision Nationale autour de 7h30, ce mercredi 21 novembre 2018. Tel anticipé dans l’article Haïti : ce que les 3 pouvoirs décideraient en ce moment, le Chef de l’Etat a pointé l’un des plus grands défis actuels, celui du « désarmement ».
Port-au-Prince, 7h34 (haititweets.com).- « j’ai passé les instructions pour la réactivation de la commission de désarmement et de réinsertion » a annoncé le Président de la République, ce mercredi. Une épineuse question au moment où la vente d’armes est un « marché florissant et en pleine extension en Haïti » nous avait confié une source, peu avant midi.
D’ailleurs, la guerre des gangs fait rage et la justice vient de révéler une potentielle mais vaste opération de trafic d’armes en Haïti. Dossier dans lequel l’ex-Directeur Général de la Police Nationale Godson Orélus est arrêté suivi de Sandra Thélusma.
Pour plus d’un, le débat aujourd’hui revient sur la nécessité pour le parlement de voter des textes pour « réglementer la possession et la déclaration des armes en Haïti » et à l’Exécutif d’« éradiquer la contrebande d’’armes », avait aussi confié notre source, citée plus haut.
Intervenant récemment sur l’antenne d’une télévision de la Capitale, le Sénateur Jean Renel Sénatus avait confié que réglementer la question des armes pourrait nuire à beaucoup de personnes et notamment des parlementaires.
Désarmement et Réinsertion, vers l’apaisement social
Lors de son adresse à la Nation, Jovenel Moise a enjoint le gouvernement à prendre « toutes les responsabilités pour continuer le travail d’apaisement social dans les quartiers défavorisés ». L’objectif étant d’ « améliorer les conditions de vie de la population et particulièrement de ceux ayant le plus de besoins ».
Pour rappel, la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR) a été installée le 12 juin 2006 par le gouvernement de Jacques Edouard Alexis et dirigée par l’ancien député Alix Fils-Aimé. Son travail à l’époque de « l’opération Bagdad » a consisté à « définir un plan et de conduire des actions pouvant amener à un désarmement réel, le démantèlement des gangs et la réinsertion »
Aujourd’hui encore, plusieurs secteurs détiennent des armes illégales. Est-il encore vrai que l’élite économique doit restituer à l’Etat et/ou régulariser des armes acquises pour la protection de leurs entreprises et de leur personne notamment depuis 2004 ? Un travail de titan, quand on sait qu’il faut certainement, et au premier chef, introduire ce programme auprès des gangs, en particulier ceux de la sortie sud de la capitale et de leurs fournisseurs…
En attente des actes administratifs de réactivation de la commission, le Premier Ministre est aussi instruit par le chef de l’Etat pour « prendre toutes les dispositions afin de garantir la sécurité des vies et des biens ». « La paix » et la « stabilité » étant consubstantielles au « développement du pays » a rappelé le Président. Toutefois, la plus grande victoire serait de consolider les bases pour l’établissement définitif d’un système social axé sur l’équité.
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