Lors d’une conférence de presse en date du 11 octobre, la Directrice Générale de l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherches, Madame Arielle Jeanty Villedrouin, accompagnée de son assistant technique, Monsieur Diem Pierre et du chef du service des œuvres sociales, Monsieur Vanel Benjamin, ont présenté un rapport alarmant et inquiétant concernant la situation des maisons d’enfants dans le pays.
En effet, après une évaluation des espaces qui hébergent les enfants, communément appelée processus EDOS, où les critères de prise en charge ont été vérifiés à la loupe, M. Vanel Benjamin informe que « sur un total de 754 maisons d’enfants seulement 35 répondent aux critères de prise en charge édictés par le décret de 1971 sur le fonctionnement des maisons d’enfants».
Ce chiffre représente un taux de 4,64 % des centres. Ces maisons d’enfants sont classées dans la catégorie VERT par les autorités de l’IBESR. Seulement ces Centres peuvent prétendre, pour l’instant, à l’accréditation de fonctionnement 2018-2020 de l’institution de contrôle.
Les centres qui respectent passablement les critères sont classés dans la catégorie JAUNE. Ils sont au nombre de 139. Ce qui représente un taux de 18,44 %. Ces Centres ont encore mieux à faire afin de devenir VERT et obtenir l’accréditation de fonctionnement. L’Institut définit « une procédure de contrôle qui permettra éventuellement à ces centres de se transformer » a indiqué M. Diem Pierre.
Les rouges seront fermées ou alors…
Lors de la conférence de Presse, les responsables de l’IBESR ont précisé que 398 espaces qui hébergent des enfants sont classés ROUGE. « Ces espaces rouges représentent une atteinte à l’intérêt supérieur des enfants qui s’y trouvent et entravent leur développement intégral et harmonieux » a martelé M. Pierre.
Selon le rapport, trois (3) de ces espaces font l’objet de « soupçons d’abus sexuels ». Pour « 304 de ces centres, des abus physiques et des négligences graves ont été révélés » lit-on. Par ailleurs, pour les 91 autres « le minimum de prise en charge n’est pas respecté ».
En moyenne ces centres représentent plus de 53% des espaces. Les responsables de l’IBESR ont informé des mesures drastiques vont être prises contre ces Centres. Des mesures consignées dans un document de Directives, distribué lors de la conférence.
Contre les centres rebelles, l’Institut sévit…
Toujours suivant le rapport, dix-sept (17) centres, désormais décrétés rebelles ont refusé l’évaluation des agents de L’IBESR, lors des différentes visites. Il y a donc un taux de 2,25 % de Centres rebelles sur le territoire national.
Dans un délai de quinze jours, leurs dossiers feront l’objet de la procédure d’opération spécialisée (procédure OS) qui doit impliquer la contribution du parquet de la juridiction compétente et la Brigade de Protection des Mineurs (BPM) de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ).
Dans une autre liste « 161 centres n’ont pas été trouvés à l’adresse que connait l’institution de contrôle » a informé Vanel Benjamin. Il existe plusieurs raisons qui peuvent justifier une telle situation dont la « mauvaise habitude de placer, de déplacer et de replacer des enfants en violation de l’article 139 du décret de 1983 organisant le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST) » a poursuivi M. Pierre. La procédure TP qui sous-tend des soupçons de « traite d’enfants » sera mise en branle
… Des milliers d’enfants en situation difficile, donc finie la recréation
Pour l’ensemble des sept-cinquante-quatre (754) centres, il y a « un total de 25 813 enfants dont 12 292 filles et 13 521 garçons » affirme le rapport. Ainsi, il y aurait en moyenne, plus de 24 600 enfants qui vivent dans des conditions peu adéquates, difficiles, voire catastrophiques dans ces centres.
Sur la base des principes de subsidiarité et de l’intérêt supérieur de l’enfant. Les responsables de l’IBESR ont annoncé des décisions fortes qui vont léser beaucoup d’intérêts. Toutefois, ils renouvellent leur boussole : servir la population de la maniere la plus efficace possible et protéger les enfants.
En plus des journalistes, entre autres, il y avait dans la salle la consule de France en Haïti et un autre cadre de l’Ambassade de France. La consule adjointe de l’Ambassade américaine et deux autres cadres de l’Ambassade. Le représentant de LUMOS en Haïti et un autre cadre de l’Organisation. La cheffe de protection de l’Unicef et deux employés. La représente de Terre des hommes Lausanne en Haïti ainsi que deux représentants de l’organisation Rapha.
Maudelin Gedney
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