Avec une recette lui seul connait l’efficacité, le Pasteur Mackenson Dorilas se veut être le guérisseur du sida. Dans une de ses activités à son temple, il ordonne à ses fidèles de suivre un traitement à base de 21 punaises pendant 21 jours pour enfin éradiquer le sida dans leur sang. Le Tribunal Civil de la Croix-des-bouquets, voyant une menace pour la santé de la communauté, l’invite à se présenter en date du 11 septembre afin de faire lumière sur de tels propos.
« Au sein de l’assemblée, un nombre de 43 jeunes femmes et 21 jeunes ont le sida dans leur sang » relâche sèchement l’homme qui se dit prophète de Dieu. Et, pour qu’ils soient guéris, le pasteur se faisant passer pour un spécialiste en médecine les prescrit une recette qu’ils doivent suivre pendant 21 jours.
De quoi il en est pour guérir le sida d’après Mackenson?
Il poursuit, vous aurez besoin d’une patte d’aloès et de rakèt épluchés, de gingembre marron et piqué, d’une boite à lait Carnation, d’un dentifrice Colgate entre autres… et 21 punaises. Après on mélange le tout dans un blender. On prend une cuillère chaque jour, pendant 21 jours de suite. Il donne la garantie aux fidèles prétendument sidéens qu’après ce traitement de faire le dépistage alors qu’ils seront déclarés « négatifs ».
Pasteur de l’Église de Dieu Les Envoyés, située à Clercine 14, Mackenson Dorilas a l’habitude d’offrir d’autres recettes de guérison aux membres de son assemblée. Pourtant le Ministère de la Santé Publique et de la Population n’a jamais prononcé de mots.
Pour la guérison du sida la justice haïtienne a réagi.
La justice n’est pas restée muette face à cette dérive. En effet, à travers le Parquet du Tribunal Civil de la Croix-des-Bouquets, l’homme qui se dit prophète est invité à répondre aux questions des autorités judiciaires en date du mardi 11 septembre à compter de 11h am.
Cette invitation s’inscrit dans l’objectif « de discuter autour de l’exercice de votre ministère de prophète, des conditions légales de cette expertise rendue publique et du fonctionnement réglementaire de votre congrégation au regard du respect dû à la santé des citoyens » peut-on lire dans lettre qui lui a été adressée.
Il faut se rappeler que de telles situations dans ce canevas ne sont pas nouvelles en Haïti. Cette invitation peut-elle servir d’exemple afin de freiner ceux qui utilisent l’ignorance de la population à des fins diverses ?
Maudelin Gedney