Depuis plusieurs mois la situation reste très tendue entre le décanat de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de l’Université d’Etat d’Haïti (FMP/UEH) et des étudiants qui ont récemment terminés leur service social. Cela découle d’une décision du décanat leur exigeant de présenter une thèse avant d’obtenir le diplôme.
Selon le vice doyen aux affaires académiques de la faculté médecine et de pharmacie, Dr Jude Milcé, l’obligation est faite aux jeunes médecins de présenter leur thèse. C’est une décision qui est prise dans l’objectif de permettre à cette entité de l’UEH de répondre aux exigences et aux normes académiques demandées à l’échelle internationale.
«La thèse est un travail scientifique, qui correspond à la deuxième fonction de la faculté dans la démarche vers l’accréditation, car la recherche venant après l’enseignement et avant la responsabilité sociale ou le service à la communauté » a expliqué le vice doyen aux affaires académiques.
Les étudiants finissants s’y opposaient
Par ailleurs, pour les quatre vingt-dix huit concernés fraichement sortis en service social, se regroupant dans une cellule baptisée « Médecins victimes », cette décision est arbitraire et illégale. «Cette décision de la part du décanat n’inscrit pas dans les règlements internes de la faculté. C’est après que nous avons fini notre service social, on nous a demandé de produire une thèse afin d’avoir notre diplôme comme médecin », a relaté furieusement Jose François, membre de la cellule Médecins victimes à Haititweets lors d’une interview.
Plus loin, il mentionne que lors d’une rencontre le 19 avril 2018, le vice doyen, Dr Jude Milcé, a refusé catégoriquement d’écouter les protestataires. Ces derniers qui sont de la promotion Buffon Mondestin 2010-2016, se sont appuyés sur l’article 05 du règlement interne de la faculté stipulant que : « …les études qui conduisent au diplôme de docteur en médecine durent 6 années et comprennent une année paramédicale, 4 années d’études médicales et une année terminale dite d’internat ».
De plus, l’article 202 stipule que « …l’interne doit obtenir une note égale ou supérieur à 65 points sur 100 pour chaque stage afin d’avoir droit au diplôme de docteur en médecine. Toute notre inférieure à 65 points sur 100, l’étudiant est dans l’obligation de reprendre le stage avant d’obtenir son diplôme ». Ils croient qu’ils sont des victimes d’une décision illégale du Décanat.
«C’est un abus de pouvoir de la part des dirigeants de la FMP, car malgré nous respectons tous ces principes, ils ont décidé de garder nos diplômes de médecin », a dénoncé l’un des membres de la cellule.
Pour mieux asseoir leurs revendications, ces étudiants finissants utilisent le décret du 7 mai 1981 paru dans le journal le moniteur, 136e année, no 37, soulignant dans son article 02 : « a droit au diplôme universitaire de docteur en médecine, tout étudiant en médecine, haïtien ou étranger, qui, en accord avec le règlement interne de la faculté médecine et de pharmacie de l’Université d’Haïti, aura subi avec succès les examens de fin d’études médicales ».
Les étudiants ne veulent pas lâcher prise
Ils croient avoir rempli toutes les étapes qu’exigent ledit décret et les règlements internes de la FMP. De ce fait, ils mènent désormais des démarches pour l’obtention de leur diplôme en médecine. En effet, selon Jose François, ils ont déjà consulté un cabinet d’avocats parce que, soutiennent-ils, la décision du décanat est totalement illégale.
Selon les dires des protestataires, aucune condition objective n’est réunie pour la préparation d’une thèse. De ce fait, ils réclament sans condition leur diplôme pour pouvoir intégrer le marché du travail.
Frandy Jasmin/Maudelin Gedney
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