Depuis un certain temps, la circulation dans la zone métropolitaine devient très difficile et impraticable à cause de l’absence des feux de signalisation. Une situation qui dérange piétons , personnes à mobilité réduite et conducteurs mais qui n’est pas la préoccupation des dirigeants.
Au niveau de certaines intersections de plusieurs rues de la zone Métropolitaine c’est la mort totale des feux de signalisation. Pourtant, en ce jour, le nombre de voitures qui circulent dans la capitale ne cesse d’augmenter. Ce problème provoque souvent des embouteillages de longues durées, des retards en série, des prises de bec entre chauffeurs et piétons, des contraventions et même des accidents.
Cette situation ne laisse pas indifférents les piétons et les chauffeurs de la voie publique. « La disparition de ces feux complique grandement la circulation, cette situation a une grande conséquence sur le transport en commun et aussi pour les chauffeurs de véhicules privés. Maintes fois, nous passons des heures dans les embouteillages sans rien réaliser au cours de la journée », a fait savoir Jean richard, un chauffeur de camionnette qui effectue le trajet Delmas –Portail.
« L’absence des feux de signalisation cause de grands problèmes, par rapport au manque de discipline des chauffeurs de transports publics qui ne respectent pas les intersections. Mais cela dérange également les piétons lorsqu’ils veulent traverser une rue ou un carrefour », a relaté Wobens Demostherne, un conducteur circulant dans sa voiture privée.
De son coté, Roosevelt Jean Félix , conducteur et militant de droits humains, pense que dans un pays où l’Etat respecte le droit des humains il y a des feux de signalisation fonctionnels pour faciliter et réguler les principes de la circulation. Ce conducteur a déploré le fait qu’en Haïti depuis plusieurs années les feux de signalisation sont dysfonctionnels.
Emmanuel Vaval, PDG de la AXXIUM, une firme qui est responsable de l’installation et de la maintenance des feux de signalisation, a déclaré, en 2015, au quotidien du Le Nouvelliste : «Après avoir fait des investissements importants pour l’acquisition et l’installation des feux de signalisation, l’Etat haïtien n’a jamais honoré ses dettes envers la firme ». Dans ce même quotidien, le directeur de la Direction Centrale de la Police Routière (DCPR) à l’époque, le commissaire divisionnaire Jn Michel Shoutte n’a pas caché sa consternation devant l’absence des feux de signalisation.
Dans la capitale, jadis, on ne retrouvait que des feux de signalisation destinés aux véhicules à moteurs qui ont été fonctionnels, ils sont de types tricolores : rouge, vert et jaune orangé. Mais le constat a été toujours percutant concernant l’inexistence des feux de signalisation destinés aux piétons qui sont bicolores se spécifiant par la représentation d’une silhouette de piéton. Et, également ceux adaptés aux personnes à mobilité réduite leur permettant de traverser des rues grâce au signal visuel pour certains et sonore pour les personnes non voyantes. Une situation qui ne préoccupe pas la Direction de la Circulation et de la Police Routière (DCPR).
En effet, les piétons ou les personnes à mobilité réduite sont à la merci des chauffards ou conducteurs qui n’observent pas, pour la plupart, le code de la route. Cette situation met en grand danger les riverains notamment les personnes âgées et celles à limitation physique. Bref, ils sont en difficulté, les gens ayant besoin de repères stables et de temps pour prendre la décision de traverser.
Cette négligence de la part des autorités pour rendre fonctionnels les feux de signalisation montre clairement le mode de relation que l’Etat développe avec les citoyens. « Les feux de signalisation pour piétons sont totalement négligés et sans aucune importance pour nos dirigeants », a déploré Roselet Dauphin, un citoyen désenchanté par cette situation.
Par ailleurs, selon Roosevelt Jean Félix, militant de droits humains au sein de la Plateforme de Organisations Haïtiennes de Droits Humains – POHDH, « l’absence de signal lumineux pour piéton est une violation de droits humains et nous constatons clairement que les dirigeants haïtiens n’accordent aucune importance à la protection de la vie des gens ».
La route est utilisée par d’innombrables personnes dans le monde qu’il s’agit des rues urbaines ou autoroutes. Vu la complexité de la circulation, l’Etat se doit de trouver un moyen efficace pour garantir la sécurité routière du public. C’est ainsi l’utilité des signalisations routières ; il s’agit des panneaux, des feux et des marquages au sol servant tous à guider les usagers dans leurs déplacements. En somme, le rôle de toute signalétique c’est de prévenir chaque personne de tout potentiel danger routier.
Le problème de la circulation et l’absence des feux de signalisation restent très préoccupants pour les citoyens. L’ignorance par l’Etat haïtien de cette situation qui perdure dans la société prouve que les autorités ne sont pas du tout concernées par les conséquences de ce danger imminent qui plane sur toute la population.
Jasmin Frandy