Le successeur de Juan Manuel Santos rassemble 54 % des voix, contre 41,7 % pour son adversaire Gustavo Petro. Il a annoncé des « corrections » à l’accord de paix avec les FARC.
La droite dure défendue par Ivan Duque l’a donc largement emporté dans les urnes colombiennes, dimanche 17 juin. Le protégé de l’ancien président Alvaro Uribe a remporté une nette victoire avec 54 % des voix, contre 41,7 % pour son adversaire Gustavo Petro. Il devient aussi le plus jeune président colombien élu depuis 1872.
Le taux de participation a été relativement stable, à 52 %.
Le scrutin de dimanche proposait un duel inédit entre droite et gauche, au second tour d’une élection présidentielle cruciale pour la paix. Farouche opposant à l’accord avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) signé par son prédécesseur Juan Manuel Santos, Ivan Duque a promis de modifier ce texte, selon lui trop laxiste envers les ex-chefs guérilleros.
« Cette paix dont nous avons rêvée, qui demande des rectifications, aura des corrections pour que les victimes soient au centre du processus, pour garantir vérité, justice et réparation », a-t-il déclaré après l’annonce de sa victoire.
L’accord avec les FARC, qui a permis le désarmement de 7 000 rebelles après cinquante-deux ans de conflit, a valu au président Santos le prix Nobel de la Paix en 2016, mais aussi une impopularité record de 80 % dans ce pays de 49 millions d’habitants. Au pouvoir depuis 2010, il ne pouvait se représenter après deux mandats consécutifs.
La Colombie reste confrontée à une corruption et des inégalités criantes, notamment en matière d’éducation et de santé, ainsi qu’à la violence de groupes armés se disputant le narcotrafic dans ce pays, premier producteur mondial de cocaïne.
Le règne sans partage de la droite
A l’issue d’un premier tour marqué par une forte participation (53,9 %), Ivan Duque avait remporté 39,14 % des voix le 27 mai contre 25,08 % à Gustavo Petro, ancien maire de Bogota et ex-guérillero du M-19 dissout.
Novice en politique avec un seul mandat comme sénateur, l’avocat et économiste Ivan Duque se défend d’être la « marionnette » d’Alvaro Uribe. Soutenu par les conservateurs, les partis chrétiens, les évangéliques et l’ultra-droite, il défend la liberté d’entreprendre et les valeurs traditionnelles de la famille, en agitant le spectre du Venezuela voisin en faillite.
Il veut réviser l’accord de paix pour envoyer en prison les chefs des ex-FARC coupables de crimes graves et leur barrer l’accès au Parlement, éradiquer « le cancer de la corruption » et relancer la 4e économie d’Amérique latine, en berne avec 1,8 % de croissance.
Ivan Duque compte aussi durcir la position gouvernementale sur le dialogue avec l’Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla du pays.
Le Monde
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