« L’enfant citoyen est l’enfant sujet de droits. C’est un enfant qui jouit de l’ensemble de ses droits humains et qui est préparé à les exercer », a déclaré M. Diem Pierre, Assistant de Madame Arielle Jeanty Villedrouin, Directrice Générale de l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherches (IBESR).
Il a fait ces déclarations, ce dimanche 3 juin 2018 dans le Nord, à l’occasion de la cérémonie officielle de lancement des activités relatives au jour de l’enfant haïtien qui sera célébré ce 10 juin.
Dans son discours, dont il voulait qui soit un dialogue, avec l’assistance; il a mis en évidence quelques considérations pour justifier le thème de l’année : « kontem tankou tout sitwayen (considères moi comme tout citoyen, en français) ».
Un thème qui refonde l’approche des droits de l’enfant en Haïti
« La nouveauté de l’année, le thème a été entièrement choisi par des enfants », a informé M. Pierre. « Et pour une fois un thème qui ne fait pas l’unanimité parmi les acteurs des Droits de l’enfant ».
Il croit que ce thème produit du principe de participation qui règle, entre autres, la mise en oeuvre de la Convention des Droits de l’Enfant, « bouscule les approches sélectives de prise en compte des droits de l’enfant, égratigne les pratiques propres de chaque intervenant et le remet sans détours face à ses responsabilités » a-t-il précisé.
Pour ceux qui croient qu’on est citoyen qu’à 18 ans, et que les enfants ne peuvent pas jouir des droits civils et politiques, l’Assistant du Directeur Général a rappelé l’ensemble de ces droits, et a questionné l’assistance sur les droits qui ne reviennent pas aux enfants.
En parlant de droit de vote, il a assuré que les droits sont parfois soumis à certaines conditionnalités pour pouvoir les exercer. Il a avancé, « s’il est dit qu’on est citoyen à 18 ans et c’est à ce moment qu’on peut voter; il est clair qu’à cet âge et en aucun cas de figure, on ne peut se porter candidat ».
Le citoyen n’est pas une donnée spontanée
« Ce n’est pas à 18 ans qu’on apprendra à être citoyen, c’est dès la naissance. C’est déjà à la maison, à l’école, dans le quartier, par rapport aux obligations de protection des Droits par l’Etat et par tous que la question de la citoyenneté se pose » a-t-il dit.
L’Assistant du Directeur Général croit que « c’est probablement parce que les enfants ne sont pas considérés comme citoyens à part entière que des milliers sont soumis à la domesticité. C’est peut-être pour cela que la violence à l’égard des enfants dans les familles, à l’école interpellent peu de gens. C’est peut-être pour cela, entre autres, qu’Ils sont nombreux à rester si longtemps sans identité », a-t-il demandé.
M. Pierre qui a fait de la protection des Droits des enfants l’affaire de tous, chacun en ce qui le concerne, ouvre la voie sur deux droits dit-Il « fondamentaux », vers le développement intégral de l’Enfant. D’abord un droit non codifié, « le droit à l’amour prôné par Madame Villedrouin comme étant le premier droit des enfants », et ensuite un droit qui « fonde la citoyenneté et qui anime le combat de la Première Dame de la République, Martine Moise, le droit à l’identité ».
Il a conclu, en soulignant le fait que tout le monde est impliqué dans ce vaste mouvement pour les droits de l’enfant. Il a informé que l’Avenue des Marguerites où se trouve le bureau à Port-au-Prince sera « réaménagé en espace ami d’enfants » et que tous les « résidents et les responsables d’institutions du quartier sont invités à resserrer les liens autour des droits de l’enfant ».
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