Mes sentiments à l’égard des gens du secteur des affaires sont connus puisque maintes fois exprimés dans certaines de mes “Réflexions”.
Il y en a qui sont de rudes travailleurs et il y en a qui sont de beaux salauds. Il y en a qui sont de vrais businessmen et il y en a qui sont de vulgaires exploiteurs. Il y en a qui sont de grands contribuables et il y en a qui sont des requins à dents de scie.
Il y en a qui aiment vraiment le pays et travaillent à son développement et il y en a qui ne sont que des flibustiers. Il y en a qui sont très respectables et fréquentables et il y en a qu’il faut fuir comme la peste parce qu’indécents et arrogants.
Et c’est bien cette indécence inacceptable mais fort bien maquillée que j’ai retrouvée dans le discours prononcé par M. Rouzier en présence et pour madame Sison, le nouvel ambassadeur américain en Haïti.
Car, prononcé dans un autre milieu tel que l’université ou encore en présence d’une assistance composée d’ouvriers, de paysans et de chômeurs, ce discours aurait eu une toute autre connotation et M. Rouzier aurait gagné notre respect et notre admiration pour son courage et ses paroles vraies, qui décrivent avec force de détails comment ses pairs et ses semblables pillent sans retenue aucune ce pays.
M. Rouzier, un rappel : le linge sale se lave en famille, pas devant la représentante d’un pays étranger ! Il faut cesser cette tendance à l’auto-flagellation dans l’unique but, inavoué et inavouable, de se positionner ou encore pour gagner les bonnes grâces du puissant ami étoilé.
Il convient aussi de souligner à Rouzier que l’aveu ou la confession de la classe à laquelle
Il appartient, composée de gens qui ne « Rendent pas à César ce qui est à César », est tout à fait incomplète. En effet, « si pa gen sitirè, pa gen vôlè ».
César est aussi coupable et punissable que ceux qui sont dénoncés dans son texte. Les gens à Rouzier qui ne payent pas leurs redevances à l’État, le font avec l’appui et la complicité de César ou des Césars… si je ne m’abuse, d’ailleurs, et pour rappel, c’est bien ce qui lui avait valu le rejet humiliant de sa candidature devant les Chambres lors de sa tentative d’assauter le Pouvoir Exécutif sous Martelly …
Léon Laleau le disait déjà dans son œuvre posthume de 1950, Divagations à propos d’un chef : “l’ignorant et le parjure, embarqués derrière une réputation gonflée à bloc et quotidiennement entretenue, assautent les positions-clés, les conquièrent et s’y installent à demeure”… Et Rouzier avait été démasqué par le Sénateur Lambert, lors !
Comment « Rendre à César ce qui est à César » quand César doit sa position, sa nomination, sa promotion ou encore son maintien grâce à l’appui et à la protection des gens que dénonce et avilit M. Rouzier?
Ce n’est pas à M. Rouzier de conseiller à ses amis et associés de « Rendre à César ce qui est à César » mais bien à César de réclamer et d’exiger ce qui lui est dû.
D’où l’impérieuse nécessité de bien choisir nos Césars qui ne doivent plus être élus ou placés au Pouvoir pour défendre, protéger, garantir et servir vilement les intérêts abjects et mesquins de l’oligarchie à la Rouzier.
Il nous faut de vrais Césars, capables de voter des lois et aussi bien capables de les faire appliquer et respecter par tous ; et non des Césars dominés et contrôlés par des apatrides, des vampires suceurs de sang, des exploiteurs du petit peuple !
L’urgence aujourd’hui n’est plus de dire du mal de ce pays ni de diaboliser notre élite économique. Il nous faut rentrer dans la modernité et dans la bonne Gouvernance qu’inévitablement passera par un assainissement et un raffermissement de nos institutions.
Comme cela, les hommes et femmes que M. Rouzier dénonce lâchement, en s’exonérant, ne pourront plus voler ni piller César impunément.
Et je complète pour M. Rouzier. « Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Rendre à Dieu ce qui est à Dieu? C’est protéger les veuves et les orphelins… C’est garantir la sécurité des gens et des biens… C’est investir dans l’humain à travers un meilleur système d’éducation, de création de richesses et d’emplois…
C’est accepter que les bons juges fassent leur travail. C’est combattre la corruption sous toutes ses formes et dans tous les milieux, sans exclusive.
C’est accepter notre haïtianité et l’exigence de vivre ensemble.. C’est refuser que l’Autre nous manipule et nous divise. C’est bâtir et exécuter un projet commun pour reboiser, développer et embellir notre pays.
Alors, il ne s’agira plus de « Rendre à César ce qui est à César » mais plutôt à ce dernier, par sa main puissante, de bien gérer les fonds collectés en construisant des écoles et des routes; des hopitaux et des fermes agricoles; en exploitant nos mines, sources naturelles de devises et de richesses, qui peuvent nous permettre de devenir un pays émergeant et Arc-en-Ciel !
Des Césars, des bâtisseurs, des développeurs, il nous en faut. Mais où les trouver actuellement ..?
Et je termine pour Rouzier avec cette citation de Victor Hugo : “un petit peuple libre est plus grand qu’un grand peuple esclave” !
M. Rouzier bay moun tèt yo.Il y a encore un « petit reste » de gens de bien dans ce pays…et ce dans toutes les classes sociales.
Vive Haïti!Que ses vrais fils et filles le délivrent de ces Tartuffes et de ces Pharisiens! Haïti doit changer…Haïti pral chanjé avek ou san yo! C’est irreversible…par la Grâce de Dieu et l’effort de tous les Hommes et Femmes qui aiment ce pays.
Père Jean-Miguel Auguste