L’éducation, considérée comme le moteur de pérennisation et de développement de toute société, est le canal par lequel les connaissances et valeurs sont transmises. Elle est le fondement même de toute société et contribue au développement d’un pays.
S’il est vrai que le mot éducation considéré sans autre accompagnant est vaste autant qu’il est complexe et s’il faut s’aligner avec l’expérience, nous pouvons affirmer que c’est un processus qui ne s’achève jamais au cours d’une vie cependant c’est un acte essentiel et primordial dans la vie de l’enfant et un pion décisif pour une nation qui voudrait se reconstruire ou un pays en quête d’une nouvelle orientation.
Il faut donc obligatoirement façonner les enfants selon des principes civiques, des règles de vie commune et des valeurs morales pour corriger notre présent au futur et parallèlement leur assurer un meilleur lendemain. Ce travail est confié aux écoles mais avant tout aux familles et il est supporté par la société.
Nos enfants, leur éducation, notre Haïti
Pour parler d’éducation de nos enfants, il nous faut considérer l’actuelle société dans laquelle nous évoluons et ses dérives, Il nous faut jauger le citoyen qui nous regarde dans le miroir pour comprendre, il nous faut analyser le pays dans lequel nous vivons afin de décider quelle éducation nous voulons donner aux enfants.
Que voulons-nous pour nos enfants ? Qu’attendons-nous de nos enfants ? Comment voudrions-nous voir Haïti ? Quels sont les plus grands maux d’Haïti en ce moment ? Quels genres de citoyens seraient mieux pour la survie du pays ?
Autant qu’il est nécessaire d’aiguiser les sens de l’enfant, lui faire découvrir la nature et lui ouvrir le monde par le biais de disciplines comme les mathématiques, les sciences physiques, la littérature etc. Autant il est OBLIGATOIRE de lui apprendre à être bien plus qu’un être humain mais un homme, une femme, un(e) citoyen(ne).
De l’enfant haïtien, citoyen !
Un enfant doit, en grandissant, se familiariser avec le civisme, la morale et la loi morale. Il incombe à l’école, à sa famille et à la société cette responsabilité de l’en imprégner afin qu’il vive la morale (Etat, Religion, laïque) concrètement dans les faits journaliers.
Il nous incombe de lui faire comprendre dès son plus jeune âge et avec la même importance que nous accordons aux mathématiques et aux autres sciences ses devoirs envers la société, envers son pays. Il est tout aussi primordial de lui inculquer comme discipline le respect du prochain, l’importance de l’école et de la famille unie, l’amour pour son drapeau, l’honnête, la citoyenneté.
De ce fait, les parents, en étroite collaboration avec les écoles, ont le devoir d’ inculquer ces notions aux enfants avec le même entrain qu’ils avaient manifesté pour leur apprendre à se tenir debout seuls.
Cependant, il est à éviter que les instructions qu’on leur donne ne soient nullement ensevelies par les agissements de notre société, par les textes des chansons que nous ne censurons pas et qui participent activement à leur éducation.
Grandir dans l’obscénité, la construction d’un moi non respectable
Il est regrettable de constater que les enfants de nos jours ne sont pas protégés de cette vague d’obscénités qui envahit les bus. Au nom de la liberté de l’art, et par le plus malheureux des contrastes, nous les voyons parfois dans les camionnettes revenant de l’école patauger dans la trivialité.
En uniformes, ils chantent à tue-tête des paroles d’une chanson qui réduisent à néant l’effort de toute une vie d’un professeur. Des paroles qui détruisent toutes les notions de morales nécessaires à la construction d’un moi respectable chez l’enfant.
Les instructions contraires sont partout sur nos écrans, dans nos voisinages, dans les taxis où les chauffeurs et passagers ne prêtent nullement attention à la présence des enfants. Ceci devrait nous inciter à réfléchir autour du système éducatif qu’il nous faut redéfinir, sans oublier les enfants évoluant dans les rues.
…. Au nom de la prospérité.
Il nous faut cette vision de l’éducation en Haïti où l’enfant pourra devenir demain un élément utile à la société ; mais avant tout un citoyen qui travaillera à la prospérité de son pays. Peu importe le changement que nous voulons, Haïti n’avancera pas sans l’éducation.
Par l’éducation construisons notre Haïti.
Saïka Céus
Jeune Ambassadeur auprès de l’Unicef