« J’étais passée à la frontière, les officiers m’ont dit que je n’étais pas qualifiée comme réfugiée » s’est indignée Sheila Prévost, une jeune haïtienne qui séjournait aux Etats-Unis et qui a voulu se rendre au Canada pour rejoindre son ami d’enfance vivant à Ottawa. Ils sont environ 200 immigrants dont une dizaine d’haïtiens détenus pour avoir enfreint la loi sur l’immigration américaine.
Ils seront refoulés. C’est la sentence que Sheila attend aussi. Une petite escale lui a valu la prison. La jeune femme a été refoulée à la frontière en vertu de l’accord sur les tiers pays et s’est vue transférée au centre de détention de Clinton Country à Plattsburgh dans l’Etat de New York. Ce refoulement s’explique du fait que le visa de séjour aux États-Unis de la jeune femme est expiré justifiant un refus du statut de réfugié par les autorités américaines du poste frontalier de Prescott en Ontario.
A lire : Migration d’haïtiens vers le Canada : ce n’est pas juste à cause de Trump
Ils sont emprisonnés avec des meurtriers, des voleurs et violeurs.
« Ils seront entourés de criminels en prison » explique Stéphane Handfield, un avocat spécialisé en immigration: « Ils seront dans des prisons de droit commun, avec des gens qui ont commis des meurtres, des vols et des viols ». Selon Nadège Jean Mardi, une interprète travaillant avec les avocats des Etats-Unis dans le secteur ; « ce sont des gens traumatisées, qui ont perdu leurs repères ».
De son coté Sheila se sent prise au piège, comme tant d’autres qui se sont rués vers le Canada en voyant le message d’accueil du premier ministre Justin Trudeau. « To those seeing persecution, terror and war, Canadians will welcome you, regardless of your faith. Diversity is our strength » (A ceux qui connaissent persécutions terreur et guerres, les canadiens vous accueilleront en dépit de votre croyance. La diversité est notre force}.
Ce message est perçu par Sheila et par tant d’autres comme une attrape moustique sauf qu’à la place des moustiques ce sont des immigrants qui viennent de toute part en quête de sécurité. Selon un proche de Sheila au Canada écrit une lettre pour solliciter une seconde chance pour Sheila. Une seconde chance est ce que clame bon nombres de ces détenus et leurs proches.
Margella D.
A lire aussi : Le Parti Québécois réclame des permis de travail pour les haïtiens