Des employés du tribunal de paix de Kenscoff n’ont jamais eu de salaire depuis leur recrutement. C’est une injustice que subisse, la plupart du temps, le petit personnel travaillant dans les bureaux publics ; notent certains observateurs. Deux ménagères racontent.
« Sa fè 39 mwa depi nou pa touche. Depi lè nou komanse travay la, nou pako janm touche », a déclaré Léone Paul Émilie, l’une des deux ménagères du tribunal de paix. Elles sont arrivées au même moment que le gardien qui se retrouve dans la même situation. Les nombreuses démarches auprès du CSPJ (Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire) restent vaines.
« Jan nou ta viv nou oblijé paka viv konsa, pitit nou ap soufri. Sa pou nou ta fè, nou paka fèl akoz travay tribinal la vin rann le nou paka fè anyen » indique l’autre ménagère. « Elles ne sont pas rémunérées et survivent grâce à la générosité des autres employés (Juges, Greffiers) du tribunal » a fait savoir Patrick Pinchinat l’un des juges suppléant attaché au tribunal de paix. Don Kato entend révoquer le Ministre des Affaires Sociales
Elles préparent la salle où on rend justice…
Le travail qu’accomplissent ces deux ménagères au sein du tribunal est loin d’être facile. Elles s’assurent de l’entretien du tribunal : essuient, nettoient et mettent tout en ordre. Elles préparent la salle d’audience, la salle destinée à entendre les affaires. La salle où on rend justice. Qui entendra l’affaire de ces femmes ?
Cette situation est celle de nombreux employés faisant partie du petit personnel dans l’Administration Publique. Dans certaines institutions, ces travailleurs sont très peu protégés. Leur survie dépend de leur capacité à supporter la situation et de la « charité » d’autres employés relativement mieux lotis.
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Margella Douyon