La reconstruction de la caserne de pompiers de Port-au-Prince en Haïti, parrainée par la Ville de Québec, tombe à l’eau. Le gouvernement canadien a choisi de retirer ses billes.
La Ville de Québec et le maire Régis Labeaume ont confirmé au Journal que le projet financé à la hauteur de 2,6 millions $ par le gouvernement fédéral, par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, a avorté. « On a été informé au début juillet par Affaires mondiales Canada que le projet de caserne en Haïti ne faisait plus partie de leurs plans », a indiqué le porte-parole de la Ville David O’Brien.
Le projet a été annulé, car le gouvernement haïtien n’a pas pu respecter certaines conditions, dont celles de rendre disponible un terrain pour la construction avec des titres de propriété clairs, arpenté en bonne et due forme et avec des études géotechniques satisfaisantes, a-t-il expliqué.
Mission en Haïti… de Régis Labeaume
L’idée était née en novembre 2012 à la suite d’une visite à Port-au-Prince de Régis Labeaume. Il avait rencontré les pompiers de l’endroit, à l’invitation de Michaëlle Jean, alors envoyée spéciale de l’UNESCO pour Haïti. Elle avait contacté personnellement le maire pour lui témoigner de l’état lamentable de la caserne, et solliciter son aide. On craignait pour la sécurité des pompiers qui devaient travailler dans des conditions très pénibles, sans toit solide sur la tête.
Le projet avait été officialisé en janvier 2015, lors de l’annonce du financement de 2,6 millions $ par le gouvernement fédéral et d’une contribution de 170 000 $ par la Ville de Québec. Le chantier devait démarrer en janvier 2016. Mais les embûches administratives avaient déjà causé un retard considérable d’un an et demi, comme le révélait Le Journal l’été dernier. On avait reporté les travaux en juin 2017. Cela ne s’est finalement jamais concrétisé.
Le maire déçu…
Hier, le maire se disait déçu de la tournure des événements. « Ça me déçoit parce que ça fait juste la preuve que c’est extrêmement désorganisé. (…) Quand j’ai regardé le dossier, j’étais découragé. Je me demandais s’ils allaient s’en sortir un jour. Ils ont tout sur un plateau d’argent et ils ne sont pas capables d’avoir les titres de propriété. »
La Ville n’a pas perdu d’argent puisque l’aide se déclinait en temps et en services professionnels, insiste le maire. Québec fournit tout de même une aide matérielle, en expédiant des équipements usagés qui peuvent servir aux pompiers haïtiens, rappelle-t-il.
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Source : Le Journal de Québec