Le premier mai n’est pas seulement la fête du Travail et de l’Agriculture, il est aussi, et surtout dans le monde du vodou, le jour du dieu du travail et du partage. « Kouzen Zaka », en ce jour, est couvert d’hommages par des milliers de pèlerins. Voyons quelques clichés pour reconnaitre le « minis » (ministre).
Dans l’article Le jour du travail en mode Caravane!, il a été rappelé que le premier mai a été officialisé en 1946 par Dumarsais Estimé. Il rappelle, sans lien direct, des périodes douloureuses de notre histoire. En effet, un jour de repos a toujours été accordé aux esclaves des champs, du temps de la colonie.
… un jour pour zaka !
Ce jour était l’occasion pour les esclaves de prier les dieux d’Afrique. En plantant, ils chantaient et dansaient au nom du dieu Zaka. Ils sollicitaient la grâce de ce dernier pour la bénédiction de leurs récoltes. En ce jour, il est représenté avec un sac au dos et il distribue tout ce dont il porte. Le Ministre vient pour partager.
Dans le sac ou «djakout» de Zaka, on doit retrouver: bonbon amidon, pistache, bonbon sirop, noix de coco (coconut), pain blanc, une poignée de maïs, de riz et de pois, cassave, pain doux (bobori), surettes, bois de pin, allumette, et quelques sous noirs ou blancs. Une offrande atypique résumant le lien inaliénable de tout être, quelque soit l’ampleur de leur dissemblance.
Zaka se nourrit de « Tchaka », il porte le bleu indigo
La couleur officielle de tous les participants à ce rite est le Bleu indigo. C’est l’habit habituel du loa « Kouzen Zaka ». Ses bijoux (chaines, colliers, anneaux) sont portés par les pratiquants. Ils sont soient en rubis ou saphir. Le « minis » (ministre) est élégant et bien assorti.
Son plat est le « Tchaka » ; un « konsomen » de tous les fruits des récoltes. Ce plat se perpétue spécialement dans les milieux ruraux. Contrairement aux foires gastronomiques des villes, la foire de Zaka est agrémentée de produits spécifiques : absinthe, sac, pipe et tabac. Aussi, bouteille composée de clairin, anis étoilé, racine de «zodevan» se mélangent et se dégustent.
Cette fête a une correspondance dans le monde catholique : Saint Isidor. Tout en gardant les mêmes attributs que Zaka exige, pour le reste, d’autres rituels. Souvent, les pèlerins célèbrent cette fête, dans le plus parfait syncrétisme. Un saint, un Loa.
Au final, « Zaka » va-t-il relever l’agriculture cette année ? Les regards sont bien fixés sur l’Artibonite.
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