Hier soir, après la pluie qui s’abattait sur l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, les passagers ont connu toutes les peines du monde pour regagner leur domicile. Entre piétons et ceux qui se démenaient pour trouver un tap-tap, la galère était à son comble.
Les conséquences d’une pluie sur Port-au-Prince sont effrayantes. Montée des eaux en pleine rue, déferlement d’immondices sur la chaussée, éboulement; des images dignes de la « pluie du diable » avec l’acteur John Travolta. Sans parler de Juvénat; de Port-au-Prince à Croix-des-bouquets, il faut bien éviter les égouts à ciel ouvert, subir la hausse fulgurante des prix de Tap-Tap et endurer l’embouteillage soutenu.
Le parcours du combattant
Environ 7 heures du soir, non loin du local du CIMO, dans la zone dénommée « sou pis », des véhicules empruntent le sens contraire pour éviter des immondices qui atteignent des proportions inimaginables. Qui du Maire de Delmas ou des chauffeurs mériterait une contravention?
7h 45, sur la route de l’aéroport, avant le carrefour « trois mains », la montée des eaux fait que des automobiles tombent en panne. Circulation ennuyeuse; scenario d’un « madebat » triste avant « carrefour Rita ». Pour y passer, vu la profondeur du « lac instantané », des citoyens n’expérimentent que le parcours du combattant.
Pluie à Port-au-Prince : repousser les limites de la résignation
Il est 9h 30 du soir à Gérald Bataille, la rue est bondée de gens. Les occupants ne savent à quel saint se vouer. Certains se bousculent pour prendre place dans les rares autobus qui arrivent par « konngout ». Souvent, il n’est pas nécessaire de connaitre véritablement la destination. Sauve qui peut…
D’autres riverains lancent des signaux à des véhicules destinés habituellement à transporter des matériaux de construction. De « l’auto-stop », rien que pour éviter de s’engouffrer dans les eaux dont on ne connait la profondeur. Un seul objectif : réussir à traverser le « carrefour Rita » au moins. Tous les moyens sont bons, quitte à occuper la toiture d’un autobus.
À un mois de la saison cyclonique, la dame pluie vient rappeler que de simples mesures sont urgentes. Il semble que cela ne nécessite pas une caravane. Le jour du travail en mode Caravane!