La Directrice du SMCRS a réalisé une visite d’observation dans la zone de décharge à Truittier. Son interview retentit en cri d’alarme qui indique que « le peuple » n’a pas toujours été dans l’agenda des autorités municipales de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et celui des plus hautes autorités de l’Etat. « Deshumanisation » est le mot juste pour expliquer les conditions de vie de cette population.
Cette visite rentre dans le cadre des opérations visant la zone métropolitaine et dont Truittier est le principal « réservoir de déchets ». Par contre suivant la Directrice « l’espace de décharge est entièrement bloqué. Et SMCRS et des compagnies du secteur privé jettent les déchets dans toute la zone ». La nouvelle Direction s’évertue dans un « tranprisouple » pour trouver quelques matériels pour solutionner le problème.
Cholera, troubles respiratoires….
Les tas d’immondices qui envahissent tous les trottoirs et rigoles empêchent toute circulation des véhicules et représentent une catastrophe écologique des plus alarmantes. Suivant un riverain. « La situation de la zone n’était pas ainsi. Auparavant, notamment au début des années 80, quatre firmes de transformation étaient dans la zone et embauchaient plus des jeunes dans la transformation et l’assainissement de la zone ».
« Nos enfants souffrent de cancer pulmonaire, de troubles respiratoires, 35 décès dus au cholera. Truittier est un bastion de cholera Nous sollicitions l’intervention directe de l’Administration Moise-Lafontant pour s’enquérir de la situation de vie des habitants de Truittier ». Pour d’autres riverains, ils espèrent que cette intervention du titulaire du SMCRS ne soit pas seulement un show médiatique, mais une prise de conscience réelle des autorités.
Le SMCRS n’a-t-elle pas les moyens de sa politique ?
Selon Magalie HABITANT, consternée ; aucun engin lourd (back loader) n’est à la disposition de la boite. La volonté de Mme Habitant ne suffira pas, si les moyens ne suivent pas. L’appel lancé au secteur privé de venir en aide au SMCRS dans cette mission laisse présager que rien n’est clair pour la population de la zone de Truittier et non plus pour toute la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Seulement 205 gourdes dans la caisse du SMCRS…
En attendant le démarrage effectif des travaux de curage et de canalisation, la population de Truittier continue de patauger dans un environnement à la fois malsain et contagieux. Rappelons que le choléra n’a pas encore été éradiqué dans le pays et que la saison pluvieuse arrive. Le risque d’augmentation du nombre de décès pour une population qui « vit avec et dans les déchets » est immense.
Alcide Célestin