Pots de vin, contrebande, gabegies institutionnelles, dilapidation des deniers publics, liquidation des zones franches, fuite des capitaux et chèques-zombi : la corruption touche toutes les sphères de la société. Comme des oeufs de pâques; elle est de plus en plus « comestibles ». Pour l’histoire, retour sur les dossiers les plus choquants de ces derniers jours…
Tout d’abord, selon la nouvelle Directrice de SMCRS, Magalie HABITANT, la caisse de cette institution est à sec. Seulement 205 gourdes trouvées. Tandis que cette institution avait une enveloppe de plus de 10 millions de dollars USD de 2010 à 2015 pour épurer la capitale face à l’invasion des immondices. L’on se demande où a bien pu passer cette coquette somme vu l’état délabré de la capitale? Les fonds destinés au ramassage des ordures, ont-ils été convergés vers d’autres fins? Aucune enquête n’a été menée contre les anciens directeurs de cette boite. Seulement 205 gourdes dans la caisse du SMCRS…
Puis, le dossier Yolette Mengual et Gérald Jean. Ce dernier dit avoir donné des pots de vin à Mme Mengual, pour se faire élire. Elle était à l’époque conseillère au CEP. Plus d’un sont montés au créneau pour dénoncer son choix comme actuelle directrice au Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MAHVE). Mais elle était bien installée jusqu’à sa convocation par le juge d’instruction et sa fuite… un mandat d’amener a été décerné contre elle. Affaire Mengual-Jean : Deux mandats d’amener décernés.
Ensuite le fameux chèque d’un million et cinq cent mille de gourdes (1.500.000.00 HTG) reçu par le RNDDH de la part du BMPAD a scandalisé une grande majorité de la société. Yolène Gilles a démissionné et Pierre Espérance a confirmé avoir reçu le chèque après avoir démenti la réception sur une station de radio. Pour le RNDDH, il y a un autre chèque d’un million de gourdes en provenance de l’ONA. La déception suscite des questions. Au moins une : le RNDDH, a t-il été soudoyé, par moment, par des autorités politiques pour créer de la diversion sur de véritables dossiers brûlants? « Je ne peux patauger dans la corruption » : Marie Yolene Gilles quitte le RNDDH
Enfin, la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) vient de faire l’objet d’un scandale dénoncé par ses propres employés. Selon ces derniers, les membres de ce conseil sont des corrompus qui reçoivent de fortes sommes de la part des tiers souhaitant avoir une décharge afin de briguer d’autres postes politiques. Ils parlent des « frais de bureau » comme outils de corruption.
Des employés exigent un audit par le sénat afin de confirmer leurs accusations. Par contre, d’après plusieurs conseillers, ces employés sont la personnification même de la corruption: ils ne respectent aucune autorité ni aucun principe administratif de la prestigieuse institution, ont-ils conclu. La Présidente de CSC/CA vient de démissionner…. Démission : Marie France Mondésir n’est plus présidente de la Cour des Comptes, mais…
Face à ces dérives, l’administration Moise-Lafontant qui veut relancer l’économie du pays par une politique d’austérité devra mettre les bouchées doubles pour éradiquer ce fléau. Cependant pour certains analystes, le gouvernement Moise-Lafontant n’a pas les moyens de sa politique, car c’est toute l’administration qui est gangrenée par ce fléau. Et les alliés du président y seraient impliqués jusqu’au cou.
La justice doit sévir… Mais, elle a aussi besoin d’un bon coup de balai. Vous dites corruption? Peut-on y échapper?
Alcide Célestin
Crédit photo : Emaze