Après l’adoption de l’arrêté sur la publication des subventions, l’administration Moise-Lafontant frappe encore un grand coup. En effet, dans un arrêté daté du 3 Avril relatif au train de vie de l’Etat, le gouvernement a adopté un train de mesures en vue du redressement budgétaire. Les mesures phares portent notamment sur la rationalisation des dépenses et l’assainissement des finances publiques. Le tout à travers un texte de 8 chapitres, 30 sections et 64 articles. Parlons des principales mesures…
Gestion du parc automobile et achat de véhicules.
Dans l’article 1er de l’arrêté, le gouvernement exige des services publics l’inventaire de tous les véhicules dans un délai de 30 jours. Aussi, à partir du 1er octobre 2017, les véhicules estampillés Services de l’Etat ne pourront circuler au-delà des heures de travail, sauf à être muni d’une autorisation de l’autorité de tutelle.
Pour les éventuels réfractaires à l’application de cette mesure, l’arrêté prévoit la géolocalisation de ces véhicules. Par ailleurs, un barème maximal de 3 200 000 000 de gourdes est fixé comme coût d’acquisition d’un véhicule dans le secteur public.
Commandes publiques, exonérations et ressources humaines.
En ce qui a trait aux commandes publiques, l’article 35 prévoit de privilégier les entreprises locales. Cette disposition concerne toutes les commandes qui n’atteignent pas les limites pour un appel d’offre. Si, lors de l’arrêté présidentiel qui portait sur la publication des subventions beaucoup exigeaient de lever le voile sur les exonérations, c’est désormais chose faite. En effet, tous les bénéficiaires seront connus du grand public.
Outre l’obligation de voyage en classe économique des grands commis de l’Etat lors des missions officielles à l’étranger : il est prévu la publication annuelle des per diem et la réglementation des quotas de carburant et de cartes téléphoniques.
Fonctionnement des cabinets
A la première section du chapitre 8, il est prévu la publication de la liste de tous les membres de cabinet du Président, du Premier Ministre et des autres membres du gouvernement. De plus, l’arrêté table sur les critères de choix de ces membres de cabinets et sur leurs modalités de paiement. Aussi, en guise de gestion axée sur les résultats, le texte exige des directeurs généraux la signature d’un contrat de performance en vue de tester l’efficacité de l’action gouvernementale.
Dans un pays où, malgré la loi du 12 mars 2014, la corruption est monnaie courante et les dépenses de l’Etat ostentatoires : l’application de la plupart de ces mesures peut donner lieu à une utilisation efficiente des deniers publics. Seulement 205 gourdes dans la caisse du SMCRS… Cependant, dans l’etat actuel des choses, il reste à savoir si, à l’épreuve de la réalité, ces dispositions vont être respectées. Tout compte fait, il n’est que d’attendre !
Jean Chafly Augustave