27 mars 2017, Haïti lutte encore pour trouver son chemin entre ses maux, les partis qui pulullent dans la sphère politique et des politiciens qui ne sauraient dire à quelle orientation politique ils appartiennent. Droite ? Gauche ? Centre ? Ils n’en savent, pour la plupart, RIEN.
Et fort de cela, nous assistons aux premières loges, à une cour éhontée des partis les mieux placées, par certains opportunistes que nous appelons politiciens. Aussi, A la lumière des problèmes qui figurent sur la carte de visite d’Haïti depuis des lustres comme le chômage, l’insalubrité, l’analphabétisme, l’absence de services pour les besoins primaires de la population etc. il est évident, sans grand besoin de discours pour étayer la chose, qu’il nous faut un renouveau en matière de partis politiques.
Oui, nos partis politiques ont désespérément besoin de se situer pour un nouveau départ avec pour boussole des valeurs auxquelles ils tiennent. Il est urgent que les politiciens comprennent que l’engagement politique n’est pas une aubaine, ce n’est pas une forme d’investissement dont les profits se gagnent à la sueur de nos taxes et nos caisses, ce n’est pas non plus une parajustice sous prétexte d’immunité. Quand on parle d’engagement politique, on parle d’abord d’altruisme, de patriotisme ou chauvinisme même au point où nous en sommes. Ce même patriotisme qui a élevé Pétion et Christophe au rang de nos meilleurs exemples au plus fort de leur divergence pour la lutte du pouvoir ; des exemples à suivre quand nos voisins du monde voudront nous diviser pour mieux régner. Ce patriotisme qui fait autant défaut à nos citoyens et est quasiment absent chez certains de nos politiciens. Il est tout aussi primordial que les partis politiques sachent qu’il faut un certain bagage intellectuel aux aspirants politiques et des aptitudes en la matière ; Nous faisons face à une banalisation de l’éducation car il est tout à fait aisé d’occuper les positions les plus honorables et décisives pour l’avenir du pays en n’ayant qu’une belle bourse et les appuis qu’il faut.
DROITE OU GAUCHE ?
Non, il ne s’agit pas d’un schéma du positionnement dans l’hémicycle mais d’une orientation politique qui de par ses objectifs pourrait converger sa philosophie en des actions bénéfiques pour le pays. Entre la droite et la gauche, nos politiciens se perdent, d’ailleurs, l’accent n’est point mis sur l’orientation des partis et leur idéologie mais sur les moyens d’acquérir le pouvoir et le garder. Ainsi les valeurs des orientations politiques partent en fumée. Serge Gilles, dans son livre autobiographique, ITINÉRAIRE D’UN HOMME DE GAUCHE fait étalage des valeurs de l’idéologie de la gauche comme la liberté, l’égalité, la fraternité, le partage, mais en dépit des efforts de cet illustre patriote, la gauche a disparu de notre toile politique mais encore certains de nos dirigeants en ignorent totalement le sens. Dans ce cas, quelle est donc la vision globale de leur mission, quel est leur objectif ? Une ou deux écoles ? Deux hôpitaux ? Une nouvelle prison ? Un terrain de football ? Mettre le peuple en rang pour une distribution de nourriture ?
A quoi peut-on s’attendre si nos dirigeants ne peuvent même pas réfléchir autour de la problématique d’une orientation propice à notre réalité.
La réalité n’a pas changé, elle est enfermée dans un statu quo: Le peuple a faim. Une poignée de famille en Haïti détient toutes les ressources, les ouvriers, les intellectuels sur notre territoire s’enfuient vers d’autres formières, L’État est tristement dépendant de plusieurs acteurs car ils commanditent pour la plupart l’élection de nos élus. Alors la question qui s’impose maintenant est la suivante : Est-ce qu’Haïti devrait s’engager vers la gauche ou la droite ?
Doit-on aboutir à un CAPITALISME PARTIELLEMENT ÉTATIQUE, adéquat à nos urgences ou encore à un socialisme démocratique sculpté en fonction de la réalité et des intérêts du pays?
Saïka Céus
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