Candidats Asecs, Casecs, Délégués de Ville, Députés, Sénateurs et Présidents ont fini –presque – de s’affronter aux joutes électorales pour renouveler le personnel politique du pays. Nous avons passé deux ans à faire rouler la République autour de ce sujet. Cependant à quelles fins, a rétorqué un club de jeunes de Port-au-Prince?
Une fois de plus, le peuple était appelé dans ses comices en ce dimanche 29 janvier afin de compléter le personnel politique au niveau du Sénat et des collectivités territoriales. On a parlé d’un bon déroulement du scrutin dans les 572 sections communales et les 8 départements pour les sénatoriales. « Depuis la chute des Duvalier le 7 février 1986 jusqu’à date, les élections se réalisent sans pour autant que la situation sociopolitique du pays ne s’améliore », a fait remarquer un jeune de 25 ans.
En effet, on a pour preuve la dépréciation de la gourde face au dollar: 68 gourdes pour 1 dollar. La flambée de prix des produits de première nécessité. Le taux élevé du chômage (37%) qui diminue le pouvoir d’achat des populations et les rend plus vulnérables. La réticence des investisseurs et la migration des jeunes cadres vers d’autres pays tels le Brésil, le Chili, le Canada, la France et les USA ; en quête de nouvelles opportunités et d’une vie meilleure. Il s’agit d’éléments constatés quotidiennement.
En outre, les infrastructures routières sont rudimentaires. Le taux d’analphabétisme est révoltant en 2016: 45%! Les services de base sont négligés: eau potable, électricité, assainissement, logement. La faiblesse institutionnelle rend encore fragile les acquis démocratiques post 86. A titre d’exemple, le CEP n’est jamais permanent, mais provisoire ; il est aussi à voir la bousculade des élus pour le partage des postes de Direction et de Ministère sans aucun souci pour la bonne gouvernance.
Le déchirement du tissu social se cristallise dans un déficit partant de « vivre ensemble » décent, de contrat social viable pour parler Rousseau ; et se décompose dans des corollaires, en raison de la faible application de nos belles lois sur le règlement des mœurs et l’absence de repère ; tels ZOKIKI, MADAN PAPA, MARI MANMI, BREDJENN , Plimtikit, Poils au vent, MadivinBonè. Le danger tient dans la normalisation et le silence complice de certains et le « show-biz politique » d’autres.
Les caisses de l’Etat sont vides ? « Personne ne sait, car la population assiste à l’ascension rapide de certains acteurs politiques. Corruption ? « Personne ne sait » mais l’impression est que d’un coté certains élus « sucent la substantifique moelle des deniers publics » et de l’autre des populations bafouées et exploitées lors de ces mêmes joutes électorales.
Ces élections du 29 janvier 2017 vont-elles mettre fin à ces injustices sociales en choisissant des candidats ayant une vision réelle des problèmes des mandants? Les collectivités territoriales, si méprisées, seront-elles la priorité principale du prochain gouvernement dans une perspective de développement endogène comme l’a si bien prôné le Président élu lors de sa campagne électorale de plus d’une année?
Il n’est que d’attendre…. et surtout de demander des comptes !
Haititweets